Affaire "meeting de Benflis" à Annaba : Relaxe pour le journaliste Mustapha Bendjama - Radio M

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Affaire “meeting de Benflis” à Annaba : Relaxe pour le journaliste Mustapha Bendjama

APS | 02/02/20 11:02

Affaire “meeting de Benflis” à Annaba : Relaxe pour le journaliste Mustapha Bendjama

Le journaliste et rédacteur en chef du quotidien Le Provincial a été relaxé, ce dimanche 2 janvier 2020, par le tribunal d’Annaba.  Il était poursuivi depuis le 3 décembre 2019 pour « opposition au déroulement de l’opération électorale en entravant l’exécution de l’autorité indépendante des élections », « incitation à attroupement non armé » et « opposition à travers un rassemblement à des actions autorisées par l’autorité publique ». Le journaliste a été interpellé non loin du Théâtre régional Azzeddine Medjoubi de Annaba où se tenait un meeting d’Ali Benflis à la faveur de la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. La veille Mustapha Bendjama avait publié l’annonce de ce meeting sur son compte Facebook. « J’ai dit à l’officier de police que je n’ai fait que reprendre sur mon compte ce qu’ont publié l’APS et la direction de campagne du candidat. Il m’a dit que mon intention et celle des autres n’était pas la même. J’ai pensé alors au roman de George Orwell (1984) où tout était sous contrôle (Big Brother is watching you). J’ai été interpellé dans le Cour de la Révolution alors que j’étais en compagnie de mes avocats, je n’avais aucune intention de me rendre au meeting de Benflis. Malgré cela, j’ai été emmené en commissariat, comme ce fut le cas pour le meeting de Azzeddine Mihoubi où je suis resté pendant une journée dans les locaux de la police », a déclaré à Radio M Post Mustapha Bendjama. L’affaire a été jugée le 19 janvier 2020. Le procureur a alors requis six mois de prison ferme et une amende de 100 000 dinars contre le journaliste. « Lors du procès, le procureur m’a dit que je n’étais pas un journaliste parce que je ne disposais pas d’une carte professionnelle nationale de presse. Je lui ai répondu que l’Autorité de régulation de la presse écrite n’existe pas encore et qu’il n’avait qu’à déposer plainte sur cela », a précisé le journaliste. La décision de ne pas être présent dans un lieu où se déroule une manifestation, signifiée par le juge d’instruction à Mustapha Bendjama, a été levée après le verdict d’aujourd’hui.

L’ISTN maintenu pour une autre affaire

Mustapha Bendjama reste toutefois sous ISTN (Interdiction de sortie du territoire national) dans une autre affaire relative à « la divulgation de documents confidentiels » depuis le 20 novembre 2019. « On m’a notifié l’ISTN le 25 novembre 2019. J’ai publié sur Facebook, un extrait d’un rapport des RG me concernant adressé au chef de sûreté de wilaya. J’ai trouvé le document sur une page Facebook. Je ne suis pas responsable de la fuite du document. La police a alors fait des recherches sur mon compte facebook pour me coller l’accusation de «atteinte au moral des troupes ». Ils ont trouvé un poste de mars 2019 dans lequel je saluais les éléments de l’armée qui dans la discrétion soutenaient et accompagnaient le hirak. Cela n’avait rien à voir avec « l’atteinte au moral des troupes ». A l’époque, mes téléphones et mon matériel informatique ont été saisis par la police (récupérés depuis)», a précisé le journaliste. Il n’a pas encore d’informations sur la date précise du procès pour cette deuxième affaire. « Quand je me suis plains de l’ISTN au procureur, il m’a dit qu’il a été décidé par son prédécesseur. C’est resté comme ça ! », a-t-il ajouté.