Affaire Khalifa : Abdelmoumène Khalifa accuse "l'ancien système" d'avoir "pillé sa banque" - Radio M

Radio M

Affaire Khalifa : Abdelmoumène Khalifa accuse “l’ancien système” d’avoir “pillé sa banque”

APS | 09/11/20 11:11

Affaire Khalifa : Abdelmoumène Khalifa accuse “l’ancien système” d’avoir “pillé sa banque”

l’ex- PDG du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khalifa a affirmé que Khalifa Banque était en bonne santé financière, avant qu’il ne “quitte le pays en 2003”.

Lors de son audition dimanche, l’ancien golden boy a récusé les accusations portées contre la situation financière de son établissement financier, Khalifa Banque. “On ne peut pas dire que les agences relevant de Khalifa Bank ont enregistré de grands trous financiers, si l’agence principale de Cheraga (Alger) n’avait enregistré aucun trou financiers, à l’exception d’un montant de 10 000 DA”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal de Blida où se déroule l’acte 3 du procès du siècle, comme l’a appelé la presse algérienne.

Pour Rafik Khalifa “toutes les agences bancaires relevant de ma banque étaient encore solvables en mars 2003”, soit jusqu’à son limogeage à la tête de khalifa Bank.

“Les fonds de ces banques ont été pillés, dès que j’ai quitté le pays, avec la complicité de l’ancien système”, a-t-il ajouté, précisant qu’il n’en est en aucun cas responsable.

Il a, également, réfuté toutes les déclarations de l’administrateur d’El Khalifa Bank, Mohamed Djellab, désigné par la commission bancaire de la banque centrale pour gérer la banque après son licenciement.

Selon Abdelmoumène Khalifa, les déclarations qui signalaient l’existence d’importants trous financiers, “étaient dictées par l’ancien système”.

Il a également rejeté toutes les déclarations des témoins et accusés dans cette affaire l’impliquant, soutenant que ces derniers étaient, “sous pression de l’ancien système”. Selon lui, “ces déclarations étaient contradictoires durant l’instruction”.

Quand la présidente du tribunal, lui a demandé pourquoi il autorisait les retraits de fonds à l’aide de “bouts de papier”, remis par ses agents au responsable de la caisse, il a déclaré que “ceci est totalement faux”, insistant que l’expert financier désigné par le tribunal “n’a enregistré aucun trou financier important”.

Quant à la question de savoir pourquoi de nombreux chefs d’entreprises publiques déposaient leurs fonds à Khalifa Bank, au lieu des banques publiques, et s’ils recevaient des avantages personnels en contre partie, Abdelmoumene Khalifa a réfuté ces “allégations”.

Selon lui, ce qui encourageait le dépot des fonds à Khalifa Bank, c’était “les taux d’intérêts élevés” et les “facilitations de retrait qui ne dépassaient pas les délais de 48 heures”.

A une question du procureur général sur les raisons l’ayant poussé à quitter le pays, s’il n’avait rien à se reprocher, l’accusé principal du procès a répondu que la raison de son non retour au pays, après son départ en mars 2003, s’explique par son “arrestation par les autorités britanniques, et le fait d’avoir fait l’objet d’une enquête lancée par les autorités britanniques et françaises qui l’ont accusé de transfert et de blanchiment d’argent”.

Acte 3

Le procès de l’affaire Khalifa Bank a été ouvert dimanche, au tribunal criminel près la Cour de Blida, en présence de l’accusé principal Abdelmoumène Khalifa, et de onze autres accusés, suite à la réponse au feu vert de la Cour suprême suite au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015.

Le Tribunal criminel avait condamné Abdelmoumène Khalifa, à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende de un million de DA et de la confiscation de l’ensemble de ses biens, pour “constitution d’une association de malfaiteurs”, “vol en réunion et escroquerie” et “banqueroute frauduleuse, abus de confiance et falsification de documents bancaires”.

Après sa fuite et son installation en Grande-Bretagne, Abdelmoumene Khalifa a été remis à l’Algérie par les autorités britanniques en décembre 2013 “conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire” entre l’Algérie et le Royaume-Uni, entrée en vigueur en 2007, et suite à l’épuisement de tous les recours introduits auprès de la justice du Royaume-Uni et de la justice européenne.