La date du procès de l’affaire « Amira Bouraoui » a été fixée au 3 octobre prochain à la section correctionnelle du pôle spécialisé de Constantine, selon l’un des avocats de la défense.
Sept mois après la sortie de l’activiste politique Amira Bouraoui d’une manière illégale du pays, les inculpés dans cette affaire seront jugés devant la section correctionnelle du pôle spécialisé de Constantine. Poursuivis au départ par des chefs d’inculpations criminels, le juge d’instruction près le pôle spécialisé de Constantine a prononcé un non-lieu partiel et transféré l’affaire à la section correctionnelle. Une décision qui a été confirmée le 29 août par la chambre d’accusation de la Cour de Constantine après un appel du parquet. Le journaliste Mustapha Bendjama, le cousin d’Amira Bouraoui, Yacine Bentayeb qui aurait déposé sa cousine à la station des taxis, Djamel Miassi, un chauffeur de Taxi, ainsi qu’un agent de la police des frontières ont été placés le 19 février en détention préventive. La mère d’Amira Bouraoui, Khadidja Bouraoui, également poursuivie dans la même affaire a, quant à elle, été placée sous contrôle judiciaire. Ils seront tous jugés le 3 octobre prochain pour une présumée « participation à émigration clandestine ».
Frappée par une interdiction arbitraire de quitter le territoire national depuis plusieurs mois, Amira Bouraoui avait quitté l’Algérie vers la Tunisie en utilisant le passeport de sa mère, selon ses déclarations aux médias étrangers. Elle a été arrêtée le 3 février à l’aéroport de Carthage pour sa présence illégale sur le territoire tunisien, et a été sur le point d’être extradée vers Alger le 6 février. Détenant une double nationalité algéro-française, elle a atterri le jour-même à Lyon avec l’aide des services consulaires français.
La sortie d’Amira Bouraoui du pays a provoqué un incident diplomatique entre Alger et Paris. L’Algérie avait rappelé son ambassadeur avec « effet immédiat » et a accusé des services diplomatiques et sécuritaires français d’avoir « exfiltré » une ressortissante franco-algérienne. Dans le même sillage, une série d’arrestation a été entamée commençant par Mustapha Bendjama, rédacteur en chef du quotidien régional Le Provincial. Ce dernier a été arrêté le 8 février sur son lieu de travail et placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de la brigade de la gendarmerie d’Al-Hattab à Annaba. Pendant la longue garde à vue, de dix jours, de Mustapha Bendjama, plusieurs autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête de l’affaire « Amira Bouraoui » et une seconde affaire, qui a été ouverte à la suite de l’ouverture du smartphone de Mustapha Bendjama.