A Jérusalem pour discuter l'annexion de la Cisjordanie, Mike Pompeo accuse l'Iran de semer la terreur - Radio M

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A Jérusalem pour discuter l’annexion de la Cisjordanie, Mike Pompeo accuse l’Iran de semer la terreur

La Rédaction / AFP | 13/05/20 11:05

A Jérusalem pour discuter l’annexion de la Cisjordanie, Mike Pompeo accuse l’Iran de semer la terreur

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé l’Iran de “fomenter la terreur” au Moyen-Orient malgré la pandémie de Covid-19, lors d’une visite-éclair ce 13 mai à Jérusalem pour y discuter du projet d’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie occupée.

Pour son premier déplacement à l’étranger en près de deux mois, le secrétaire d’Etat américain a revêtu un masque aux couleurs du drapeau américain à son arrivée à l’aéroport avant de se rendre à Jérusalem pour s’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Au cours des trois dernières semaines, au moins six frappes de l’aviation israélienne contre des cibles en Syrie prétextant des mouvements suspects de “troupes pro-iraniennes”.

Téhéran “n’a pas arrêté une seule minute ses plans et ses actions violentes contre les Américains, les Israéliens et tous les autres dans la région”, a justifié Netanyahu, disant vouloir “combattre” les “agressions de l’Iran en Syrie” et ailleurs.

“Menace” pour la paix

La visite de Mike Pompeo intervient près de deux ans après la reconnaissance par l’administration Trump de Jérusalem, ville occupée depuis 1967.

Les Israéliens prévoient le dévoilement à partir du 1er juillet d’une stratégie pour mettre en oeuvre le projet américain présenté en janvier par le président américain Donald Trump comme étant un plan de paix.

Le plan, rejeté par les Palestiniens, prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée ainsi que la création d’un Etat palestinien sur un territoire réduit.

Peu avant l’arrivée de M. Pompeo, un adolescent palestinien a été tué par un tir d’un soldat israélien lors de heurts dans le sud de la Cisjordanie.

“La décision (sur l’annexion, NDLR) sera prise par Israël et je veux savoir ce que le nouveau gouvernement pense à ce sujet”, a déclaré Mike Pompeo dans un entretien avec le quotidien Israel Hayom avant sa visite.

“Les Etats-Unis sont parties prenantes de ce plan”, a riposté le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erakat, soutenant que Washington ne les avait pas contactés pour préparer cette visite.

“Des dirigeants internationaux nous ont clairement signifié que l’annexion représentait une menace non seulement pour la paix au Moyen-Orient mais pour l’ensemble du système international”, a-t-il ajouté.

“Grand Israël” ?

Au cours de la dernière décennie, sous l’égide de Benjamin Netanyahu, la population dans les colonies israéliennes en Cisjordanie a bondi de 50% pour dépasser les 450.000 personnes, vivant souvent de manière conflictuelle auprès de plus de 2,7 millions de Palestiniens.

Les colonies sont aussi une question de politique intérieure aux Etats-Unis, où des mouvements évangéliques, soutiens des Républicains de Donald Trump, défendent le projet d’un “grand Israël” incluant des territoires en Cisjordanie.

A l’approche de la présidentielle américaine de novembre, “l’administration Trump veut vraiment que l’annexion se concrétise”, explique Daniel Shapiro, ambassadeur américain en Israël sous l’ancien président américain Barack Obama.

“L’administration Trump est probablement peu préoccupée par les délimitations précises, mais cherche à obtenir un accomplissement (…) à présenter à la base évangélique de M. Trump et aux électeurs juifs de droite”, dit-il à l’AFP.