À El Harrach, les "héros du Hirak" recouvrent leur liberté - Radio M

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À El Harrach, les “héros du Hirak” recouvrent leur liberté

Radio M | 30/12/19 12:12

À El Harrach, les “héros du Hirak” recouvrent leur liberté

Ils sont quatre jeunes détenus du Hirak à franchir ce lundi le seuil de la prison d’El Harrach. Samira, Walid, Amokrane et El Hadi recouvrent leurs libertés après après plusieurs mois passés dans la prison d’El Harrach. Ils quittent ce lieu où ils laissent à jamais l’insouciance de la jeunesse. De cette maison d’arrêt, ils diront qu’ils ont reçu de plein fouet “l’injustice du système”. Croyant les couvrir d’opprobre, ce système en a fait des héros. Ces enfants de la liberté sont accueillis aux cris de “Tahya El Djazair”.

L’émotion des parents qui retrouvent leurs enfants après une insoutenable attente est palpable. Ils avancent l’un après l’autre d’un pas timide et incertain avant de rejoindre leurs proches. Des larmes de joie coulent sur les joues de ces mamans qui n’arrivent pas à contenir le bonheur qui les submerge. Les youyous raisonnent comme des cris de victoire.

Samira Messouci, Kichou El Hadi, Aouissi Mustapha et Amokrane Challal ont tous été arrêté au mois de juin pour porte de drapeau Amazigh. Aouissi Mustapha l’avait dans son sac et Samira Messouci portait un teeshirt sur lequel le drapeau était dessiné. Pour les citoyens venus les soutenir ce matin, “ce délit aberrant est l’œuvre d’une politique militaire” avant de commencer à scander “Doula Madania Machi Asskaria” (État-civil et non militaire).

Les citoyens étaient nombreux à venir les soutenir. Un monsieur d’un certain âge se dit “ravi de voir ces enfants du peuple reprendre une vie normale” avant d’ajouter “ils ne méritaient pas ce sort mais sa forge”.


L’un des quatre détenus, El Hadi KICHOU, prend la parole pour dire “nous sommes innocents et notre incarcération est injustifiée”. Pour sa part Samira Messouci, la dernière femme détenue à El Harrach, exprime sa gratitude envers les Algériens qui ont soutenu la cause des détenus d’opinion. “Merci de ne pas nous avoir oublié”, dit-elle simplement.

Malgré l’injuste condamnation et les conditions difficiles de leur incarcération à la maison d’arrêt d’El Harrach, ces jeunes détenus qui retrouvent leur liberté ne versent pas dans des discours haineux. Leur emprisonnement est “une étape difficile qu’ils laissent derrière eux”. Cependant ils affirment que l’engagement pour une Algérie meilleure se poursuit.