Les étudiants des différentes universités d’Alger ont manifesté ce 10 décembre pour les 42 mardis consécutifs à Alger. Rassemblés tôt le matin à Place des Martyrs, les étudiants ont indiqué que ce mardi est “décisif” pour exprimer leur “révolte” contre la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre.
“Depuis plusieurs jours nous organisons des assemblés au sein des universités pour remobiliser les étudiants. Beaucoup d’étudiants ont cessé de manifester les mardis à cause des arrestations et des pressions qu’ils subissent au sein de l’université. Nous avons débattu des raisons qui nous ont poussé à manifester le 26 février dernier, et pour quoi nous devons poursuivre notre mouvement. Cette sensibilisation a apporté ses fruits puisque le nombre d’étudiants a visiblement augmenté” estime un étudiant de la fac centrale.
Avant le début de la manifestation, les étudiants ont évoqué dans un débat public la nécessité de réorganiser le mouvement estudiantin. Ils estiment que la remobilisation est l’unique manière de faire entendre ses revendications.
Comme à l’accoutumée, les étudiants ont été accompagné des citoyens de Place des Martyrs à Place Audin. Les étudiants ont scandé des slogans hostiles aux élections présidentielles. Ils ont également brandi des pancartes sur lesquelles ils ont qualifié les élections de “scandaleuses” et de “mascarade”.
Les étudiants ont également dénoncé les pressions qu’ils subissent au sein de l’université. Un étudiant affirme que des enseignants sanctionnent les étudiants qui ratent les cours les mardis. “Certains enseignants ont respecté notre engagement dans le mouvement populaire, mais d’autres nous mettent absents les mardis. C’est pour quoi beaucoup d’étudiants ont quitté le mouvement” précise un étudiant de l’USTHB.
Parmi les étudiants qui ont manifesté ce dernier mardi avant les élections, ceux qui ont été réprimé et interpellé la veille. Un jeune étudiant de la fac centrale confie qu’il est venu pour donner l’exemple, “hier les force de l’ordre m’ont violemment frappé, ce matin en venant à la manifestation j’avais réellement peur, mais j’ai encore plus peur quand je pense que mon pays va être entre les mains de malfrats”.
La promesse de ce 42e mardi de contestation estudiantine est la poursuite de l’engagement. “avec ou sans élection mardi prochain nous serons au rendez-vous. Nous sommes sortis le 26 février pour dire non à un système qui neuf mois plus tard est encore là. Nous continuerons à nous battre et la victoire sera notre” affirme un étudiant”.
