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3798 Algériens placés en 2019 dans les centres de rétentions administratifs français

Radio M | 22/09/20 19:09

3798 Algériens placés en 2019 dans les centres de rétentions administratifs français

Le nombre de ressortissants algériens placés dans les centres de rétention administrative en France a atteint 3798 au cours de l’année 2019, indique le rapport annuel commun sur les centres de rétention administrative réalisé par cinq ONG à savoir Assfam, Forum Réfugiés, France terre d’asile, La Cimade, l’Ordre de Malte et Solidarité Mayott publié mardi en France. Ce chiffre représente une hausse de 158 cas par rapport à l’année 2018.

 Avec ce nombre, les Algériens représentent 15,5% de l’ensemble des placements contre 12,8% en 2017. Ces statistiques font des Algériens la première nationalité dans ces centres. La seconde place est occupée par Albanais avec 2319 placements. Les Marocains arrivent à la 3è position avec 2133 placements.

Le rapport signale que des ressortissants algériens placés des centres ont été expulsés vers l’Algérie en dépit de leur état de santé fragile. ‘’Un ressortissant algérien diagnostiqué schizophrène a attenté par trois fois à sa vie. S’il fut emmené à l’hôpital au départ, suite à sa dernière tentative de suicide, il a été placé pendant 3 jours en chambre d’isolement. Ce retenu a ensuite été libéré par la préfecture pour incompatibilité de son état de santé avec la rétention, après un mois d’enfermement’’, déplorent les rédacteurs du rapport.

Il ajoute :’’Un autre Algérien souffrant  de troubles psychiatriques a été expulsé vers l’Algérie, déplore les ONG qui critiquent la politique de gouvernement français en matière de traitement des étrangers’’.

Le document évoque un cas d’un autre Algérien qui a été expulsé malgré son état de santé. ‘’ M.K, de nationalité algérienne, est arrivé à l’âge de deux ans en France au titre du regroupement familial et vit avec toute sa famille en France, dont son père ayant été naturalisé. Il avait en plus été diagnostiqué schizophrène et avait été hospitalisé plusieurs fois en hôpital psychiatrique, à la suite notamment de tentatives de suicide. Alors qu’il n’avait pas renouvelé sa carte de résident, il a été contrôlé et placé en rétention. La préfecture souhaitait le renvoyer en Algérie alors qu’il n’y avait jamais réellement vécu’’, note le document.

Pour ces ONG le recours à la rétention est devenu excessif et ‘’le défaut de discernement’’ conduit régulièrement à l’enfermement de personnes particulièrement ‘’vulnérables, souffrant parfois de pathologies physiques’’ ou ‘’mentales graves’’.

‘’Cette situation est d’autant plus préoccupante que la durée d’enfermement peut désormais atteindre trois mois au sein de structures qui n’étaient initialement prévues que pour recevoir des personnes pendant une durée bien plus courte, et ce dans des conditions déjà problématiques’’, notent-elles.