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2022 risque de débuter avec un confinement partiel, mais sera plus clémente que 2021

Radio M | 01/01/22 08:01

2022 risque de débuter avec un confinement partiel, mais sera plus clémente que 2021

La 4e vague de la pandémie est entrain de s’accélérer en Algérie ou la barre des 100 décès par jour est dépassée dans les pointages non officiels.

Les autorités algériennes vont elles commettre la même erreur qu’en juillet 2021 lorsqu’elles ont attendu le pic de la 3e vague du Covid 19 à la fin du mois pour enfin décider de durcir les mesures de confinement partiel ? Des indicateurs de plusieurs sources montrent que ce scénario du laisser-aller qui a participé à l’hécatombe de l’été 2021 ne devraient pas se reproduire cette fois. Des mesures de rétablissement du couvre feu et de restriction aux accès aux espaces commerçants de consommation (restaurants, cafés, ect.. ), parmi d’autres, sont en préparation et devraient entrer en vigueur dans la première moitié du mois de janvier voir auparavant si la courbe des contaminations se redresse plus rapidement, ce qui est à craindre les prochains jours. Les choix du gouvernement dans sa gestion du risque 4e vague sont restés très peu lisibles.

La « décision » brandie, la semaine dernière, de l’établissement d’un pass-vaccinal, pour accéder à certains espaces et activités, si elle peut être efficace à moyen terme pour réduire les vitesses de propagation du virus, ne réponds pas à court terme à la montée de la 4e vague. Il y’a beaucoup plus d’Algériens en âge de l’être qui ne sont pas vaccinés que d’Algériens vaccinés. Le ratio contamination-hospitalisation promet d’être plus important en Algérie que dans les pays ou la couverture vaccinale est très supérieure. Les vaccinés présentent moins de formes graves et donc soulagent, lorsqu’ils sont contaminés par les nouveaux variants, le système sanitaire de leur pays. Ce ne sera probablement pas le cas au moment du pic de la 4e vague en Algérie.

Politiquement, le gouvernement Tebboune-Benabderrahmane ne peut pas se permettre une autre crise de l’oxygène et des places d’hôpital. L’arbitrage attendu en faveur d’un confinement partiel comme celui du 26 juillet 2021 au plus fort de la vague Delta du Covid, devrait donc intervenir plus vite cette ci.

Cycle décalé

L’urgence de rétablir des mesures de confinement partiel est d’autant plus pressante que c’est le redoutable variant Delta qui continue de sévir. Le recoupement des pointages non officiels – pages facebook, radios locales, sources médicales, ect…) montrent que la barre des 100 décès par jour est déjà dépassée. Les principaux clusters recensés se situent dans les wilayas du centre du pays, celles de Bejaia et de Tizi Ouzou étant particulièrement touchées.

La contamination par le variant Omicron, réputé plus contagieux, est à ses débuts en Algérie et risque de rendre rapidement le tableau épidémiologique chaotique si l’actuelle vague Delta hivernale n’est pas contenue par des mesures de confinement partiel.

L’Algérie, le pays du Maghreb central le moins ouvert sur l’étranger, notamment depuis la survenance de la pandémie, bénéficie d’un cycle épidémique décalé avec ses voisins tunisiens et marocains. Le variant Delta avait sévit en Tunisie et au Maroc au début de l’été avant d’exploser en Algérie. Omicron en prend le même chemin.

Omicron un « allié » dangereux

Le système de santé algérien a montré ses limites en 2021 et ne peut pas envisager une juxtaposition d’un pic du variant delta rattrapé par une propagation rapide de Omicron. La situation pourrait rapidement échapper à tout contrôle. Sous l’effet de la poussée rapide de Omicron, le monde a franchit ce 30 décembre 2021 la barre du million de contaminations en un seul jour pour la première fois depuis le début de la pandémie en janvier-février 2020. Un espoir toutefois émerge. L’Afrique du sud a confirmé ce vendredi, dernier jour de l’année, le passage du pic de la vague Omicron née sur son territoire « sans augmentation notable du nombre de morts ».

S’il a provoqué une panique au début pour sa résistance pressentie aux vaccins anti-covid, le variant Omicron s’est avérée moins létal, donc moins enclin à développer les formes sévères qui conduisent les patients en réanimation et aux décès. Certains spécialistes dans le monde, et en Algérie, ont même évoqué la possibilité d’une immunité collective acquise, les prochains mois, grâce à Omicron, ce variant à la propagation semblable à celle d’une grippe saisonnière, qui pourrait faire disparaître les souches précédentes du virus particulièrement vigoureuses.

Sous cet angle là, l’année 2022 qui débutera avec de nouvelles contraintes sociales pour les algériennes devraient être plus clémente sur la durée. La combinaison de l’accélération de la vaccination et la prévalence de Omicron dans le tableau épidémiologique devrait en effet permettre déclin de la pandémie dans le monde et – toujours en décalé ? – en Algérie. Entre temps il faudra éviter que la 4e vague dominée par Delta reproduise en Algérie le désastre sanitaire de l’été dernier.

Par El Kadi Ihsane