15 000 Diplômés de doctorat et de magistère sans postes budgétaires : "le recrutement direct est un droit" - Radio M

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15 000 Diplômés de doctorat et de magistère sans postes budgétaires : “le recrutement direct est un droit”

Radio M | 01/03/21 17:03

15 000 Diplômés de doctorat et de magistère sans postes budgétaires : “le recrutement direct est un droit”

Les membres de la coordination nationale des titulaires de diplômes de doctorats et de magistères ont tenu ce lundi un sit-in devant la Faculté d’Alger II Benyoucef Benkhedda (fac centrale) à Alger-centre, pour revendiquer leur droit à un recrutement direct, surtout que ces enseignants sont admis à base d’un concours national

La coordination qui a été créée depuis 2 ans a organisé plusieurs actions de protestation, dont celle du 1er février dernier devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, où leur action a été réprimée par les forces de l’ordre.

Rencontré ce matin, en marge de la protestation à Alger-Centre, Hachemi Amar, doctorant en 5ème année droit à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a déclaré à Radio M que les recrutements ont été bloqués par le ministère à cause des restrictions budgétaires adoptées par le gouvernement depuis 2015.

Selon lui, le gouvernement refuse de budgétiser les postes aux diplômés de doctorat et de magistère, alors que les universités connaissent un besoin en recrutement. “Pour l’instant on travaille en tant que vacataires à raison de 8000 DA par mois, tout en accomplissant les mêmes tâches que les enseignants titulaires”.

Les universitaires protestataires ont scandé des slogans tels que : “honte à l’Etat du pétrodollar où le docteur est en chômage”, ou encore “l’Algérie est notre pays et nous sommes son élite et son espoir”. Sur l’une des pancartes brandies par les universitaires, on peut lire notamment “non au projet de loi sur les doctorants, non à l’insertion dans les entreprises économiques, non à l’inscription du doctorat dans la fonction publique, notre formation académique et non professionnelle, magistère, doctorat, notre place est dans les universités.

Plus de 15 000 universitaires attendent un recrutement

L’enseignant et doctorant en droit à l’université de Tizi-Ouzou a notamment indiqué qu’il “y a environ 15000 doctorants et étudiants en magistère au niveau national, qui attendent leur recrutement”. Il a ajouté également que “le besoin national en enseignants universitaires s’élève à 50 000 postes (Chiffre du Conseil national de l’enseignement supérieur CNES. Ndlr)”. “l’université de Tizi-Ouzou à elle seul a un besoin de 3000 enseignants”, souligne-t-il.

La coordination qui a déjà organisé trois sit-in devant le ministère a été reçue une fois par le ministre. “Il nous ont proposé des solutions de bricolage que nous avons dû refuser, comme par exemple aller travailler dans des entreprises économiques, alors que ce n’est pas ce que nous demandons”, a déclaré Hachemi Amar. Et d’ajouter : “nous sommes formés pour être des enseignants. Nous avons eu nos postes avec à travers nos années de labeur et personne ne peut nous prendre ce droit”.

Pour rappel, le 9 février dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, cité par l’APS, a déclaré, devant la communauté universitaire à Tiaret que “la revendication du recrutement direct concernant les diplômés du magister et du doctorat est légitime et la solution est attendue de la part de la commission mixte chargée d’étudier ce dossier pour trouver des domaines de recrutement de cette catégorie”.